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Palestine - 15 août 2008
Par IRIN
La "Fondation communautaire palestinienne", récemment créée à Ramallah, a déclaré qu'elle cherchait les moyens de modifier la façon dont les aides sont données pour que davantage de segments de la société bénéficient des dons internationaux, et que moins d'argent soit gaspillé.
"Nous ne voulons pas nous débarrasser de l'aide étrangère, nous voulons la réformer et qu'elle corresponde aux priorités palestiniennes", a dit Nora Lester Murad, de l'Association Dalia.
Elle se plaint que trop souvent, les priorités ont été déterminées par des étrangers dont la vision est différente de celle des locaux.
Alix de Mauny, porte-parole de la Commission Européenne à Jérusalem, a dit que ses priorités pour les Territoires Palestiniens Occupés avaient été déterminées avec l'Autorité Palestinienne dans le cadre de son Plan Réforme et Développement, présenté à la Conférence des Donateurs, à Paris, l'année dernière.
"Nous n'imposons pas nos propres priorités", dit de Mauny, ajoutant que les Européens ont aussi commencé à discuter avec des ONG avant de lancer les appels à propositions.
Pourtant, Murad dit qu'une "implication plus importante au niveau communautaire" est nécessaire.
Un projet pilote géré par l'association a permis à une petite communauté de décider démocratiquement comment distribuer une petite subvention à Ramallah. Après discussion et vote, les locaux ont divisé quelques 12.000 US$ entre quatre organisations créées au sein de la communauté qui n'avaient pas bénéficié de l'aide internationale.
"Chaque donateur a son propre système de logiciel", explique l'énergique Nora. "Vous devez savoir vous servir de chaque système pour remplir les évaluations et les demandes de subvention. Et la plupart du temps, c'est en anglais."
De Mauny dit qu'à cause des importantes subventions données par la Commission Européennes et la nécessité de faire les bilans des actions, quelquefois des groupes moins structurés ont du mal à obtenir une subvention, mais l'association propose des ateliers expliquant comment remplir les demandes et explique les raisons du rejet de certaines propositions, ce qui permet à de nombreux groupes d'obtenir l'aide lors d'une deuxième demande.
L'Union Européenne permet maintenant de sous-traiter, ce qui signifie que "des associations de la société civile palestinienne peuvent s'entr'aider, par des partenariats entre elles."
Quelques volontaires chevronnés disent qu'ils comprennent certaines des critiques palestiniennes : "Nous devons garder l'oeil sur la balle et ne pas perdre de vue le fait que l'assistance est supposée être efficace pour les bénéficiaires", dit Martha Meyers, de CARE en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.
Critique du système du "partenaire local"
Certains critiques disent que le système d'aide a encouragé les grandes agences internationales à obtenir des fonds pour un projet qui est ensuite mis en œuvre par une ONG locale.
Bien que ce système permette l'arrivée d'une aide humanitaire nécessaire et la mise en œuvre de projets de développement, il contribue à créer une déconnection entre les donateurs et les locaux, et il empêche aussi des organisations palestiniennes de la base d'acquérir les connaissances, puisque une partie de celles-ci est retenue par le personnel des agences internationales, qui généralement s'en vont quelques années après.
"En donnant du pouvoir au niveau local, nous réduisons le besoin de l'aide étrangère", dit Murad, ajoutant que ceci rendrait l'aide plus rentable.
L'Union Européenne dit qu'elle s'est débarrassée de la demande d'un partenaire européen, pour permettre aux groupes locaux de prendre la main.
Dons arabes
Finalement, l'association Dalia dit qu'elle souhaite augmenter les dons arabes aux Palestiniens et mettre sur pied un "fonds indigène qui ne soit pas lié aux contraintes extérieures", selon les paroles de Sam Bahour, homme d'affaires palestinien qui est partisan de tels dons.
Le but serait atteint par un appel à plus de volontaires.
Meyers, de CARE, a aussi noté l'importance de bénévoles et de programmes de soutien à la communauté, disant que son organisation a travaillé avec des petits groupes locaux qui fonctionnent grâce au bénévolat. Cela a aidé à construire des groupes d'aptitude et a servi à leur donner du pouvoir.
"Beaucoup des plus grosses ONG palestiniennes ont démarré sur des petits projets puis ont grossi", dit-elle.
L'établissement de bilans d'action et l'efficacité restent cruciaux, et tous sont d'accord pour dire que davantage d'ONG locales et d'agences internationales sont nécessaires, qui peuvent obtenir des subventions des donateurs et faire le travail, mais beaucoup des acteurs disent qu'ils espèrent voir plus de mouvements de la base s'implanter, prouvant leur responsabilité et allant de l'avant – remplaçant peut-être un jour le besoin de volontaires étrangers.
Source : IRIN
Traduction : MR pour ISM
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